Qui n’en veut de la journée de loose ? #2 – Le (faux) départ

Publié le par Le Poisson

Le jour où j’ai compris à quoi servent les calmants, c’était il y a une semaine :

Suite à mon réveil houleux, je saute dans mes fringues et enfile mon manteau. Ma chatte est à mes trousses, ou plus exactement pile partout où je dois poser les pieds. Elle veut son câlin du matin. Je tente de lui expliquer qu’elle en sera privée à cause du méchant, méchant, très méchant Monsieur Réveil. Mais elle ne veut rien entendre. Elle miaule son désarroi. Et me menace de représailles.

Je ne me fie pas à ses menaces et, clés de voiture en mains, je fonds sur la porte du bocal. Kiwi aussi. Plus rapide qu’un lézard du désert qui sprinte pour ne pas brûler ses petites pattes sur le sable bouillant, elle jaillit hors de l’appartement.

Et me voilà, en talons, courant derrière le fauve, bien décidé à ne pas se laisser rattraper. Elle longe le couloir, fonce, ralenti, se faufile entre mes jambes échassées sur 5 centimètres. Pas bien impressionnant ? Mais dites-moi ? Vous avez déjà vu Bambi lorsqu’il tente de marcher sur la glace ? Et bien, lui, il avait la grâce de Kennedy à coté de moi. Et je parle de Madame, pas de Monsieur !

Après une séance de 4 minutes 67 de footing imposé, la diablesse finit par se laisser amadouer. Elle réintègre ses pénates, grâce à un magnifique lancer de chaton qui m’aurait, très certainement, valu un 18.5/20 au concours du lancer de nains auvergnats, si ma chatte avait été naine, ou auvergnate.

Je claque la porte d’un geste rapide et assuré. Je vérifie, après coup, que mon chat n’est pas sectionné en deux dans l’encadrement… Non… Ouf ! Et je saute dans l’escali…, ascenseur pour gagner du temps. Il se met en branle… Les secondes s’égrènent avec une lenteur folle. Qu’à cela ne tienne, j'ai un tricot à terminer, je vais mettre à profit cette attente pour effectuer cette tâche.

La cabine arrive à bon port. Moi, moins. La sonnette indiquant l’ouverture imminente de la porte a retenti. Le concept d’imminence m’a échappé, un bref instant, mais il m’est subitement réapparu quand j’ai fait volte face pour m’extraire de l’appareil et que mon front a heurté la paroi de métal.

Le choc aidant parfois la réflexion, j’ai pris une dizaine de secondes pour penser à ce qui venait de se produire, prier pour ne pas garder, en guise de séquelle, une bosse digne du bossu de Notre Dame sur la partie frontale de mon crâne et me féliciter que personne ne m’ait vue. Souhaits presque exhaussés : J’ai le front rouge, mais pas de bosse, et les gens ne m’ont pas vue… Simplement entendue. Il faut dire que « BONG ! – Aie ! Putain de Bordel de Merde !!! » Ce n’est pas ce qui a été inventé de plus discret depuis la création de l’Univers par l’équipe de deux Jourtèques.

Mais rien n’entachera plus que cela, pensais-je, cette journée qui promet d’être somme toute, très sereine et reposante.

Sauf si…

Publié dans C'est dans l'appart

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