Et le froid fût – Chroniques d’une commande de réfrigérateur #3

Publié le par lebocaldupoisson.over-blog.com

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La livraison ! Ah, non… Ah si ? Non ?

10 jours… Les secondent s’égrainent comme un chapelet de boules de pâte fimo sur un collier de fête des mères. Mon cœur bat la chamade.

 

L’heure approche où un camion fumant et grinçant, ouvrira une gueule béante sur l’objet de mon impatience. Paraitra alors le dompteur de diables à trois roues qui délivrera Mon Précieux de la bête de ferraille.

 

S’il n’est pas trop idiot, le dompteur sonnera à la bonne porte. Ah mais l’interphone ne marche plus, il y a des travaux ! Que va-t-il pouvoir faire ??? Ce suspens est insoutenable et je vais raccourcir le temps pour que vous ne stressiez pas trop.

 

Il a trouvé, il est devant mon appartement. De l’autre coté de la porte, tel le lion dans sa cage, le Chinois attend. Bien qu’il ne soit pas réellement chinois, ou pas encore, il est français, il va partir, le temps de deux enfants. 18 mois, pour ceux qui ne sont pas très bon en zoologie, la gestion de la femelle humaine est de 9 mois + 9 mois = 18 mois. Mais avant son départ, il est passé faire la fête avec ses copines une dernière fois !

 

Mais revenons à notre livreur de rafraîchisseur de salades.

 

Le chinois lui ouvre et ils se trouvent nez à nez, seules les séparent les plaques de polystyrène, défendant leur précieuse cargaison. Ces derniers remparts de protection tombent sous des assauts répétés des mains pleines de doigts des deux protagonistes. Ils sont bien décidés à en découdre avec la bête. Ils la mettent à nu pour mieux l’acculer, la rendre docile et pouvoir, ainsi, l’observer à loisir.

 

Là, l’horreur s’offre à leurs yeux. La bête est blessée au flanc, la bataille a dû être terrible,  l’entaille est profonde et le diagnostique est sans appel : REFUSE LORS DE LA LIVRAISON.

 

Le lion chinois, furieux, jette hors de l’appartement le dresseur de diables. Mon Précieux repart avec lui. Il a perdu de sa superbe. Lui, jadis fier, robuste et intact, s’éloigne, les portes fermées, le thermostat baissé, blessé et seul.

 

Le chinois crie à l‘imposture ! Le dresseur n’est pas celui que l’on croyait, c’est un semple montreur d’ours à la retraite.

Publié dans C'est dans l'appart

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P
<br /> Quel talent! arriver à faire une aussi belle tirade à partir d'un fait aussi banal... je suis impressionné! En lisant je deviens presque fier d'avoir vécu cette histoire, et d'avoir dû ouvrir à ces<br /> 2 livreurs tout en surveillant un chat pour lequel j'ai dû beaucoup prendre sur moi afin de ne pas le balancer par la fenêtre... sans doute que la peur des représailles de sa maîtresse y est pour<br /> quelque chose!<br /> Le lion chinois...mouais j'aime bien!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Mets toi à l'ecriture et j'achete ton bouquin!!!<br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Alors tu lis toujours mon vivi ou tu as arreté quand tu n'as plus été cité? parceque je peux refaire un article sur toi, fais gaffe!! ;-) je suis prete à tout pour que tu reviennes! je suis une<br /> folle moi!!<br /> <br /> <br /> <br />